Au cœur du Pays des Bastides et Cités médiévales, en Périgord pourpre, Véronique et Bernard Pouverel-Mure vous accueillent à La Bigotie.
Vous pourrez y apprécier le charme d’un verger de collection et le confort de trois chambres d’hôtes lumineuses, en harmonie avec les lieux.
La Bigotie, un site privilégié face à la Bastide de Monpazier
La Bigotie est bâtie dans un site privilégié en totale harmonie avec la nature, offrant à la fois
le calme de la campagne et l’agrément de
Monpazier, bastide anglaise fondée en 1284, classée Grand site national et un des plus beaux villages de France.
L’exceptionnelle situation de cette bâtisse, restaurée par Gilles Cusy et Michel Maraval, architectes à Montpellier, ancienne tour de guet du XIIIe siècle construite sur un coteau vallonné offre une vue imprenable et unique sur la Bastide, à l’ombre d’un chêne centenaire.
« Parmi les endroits d’où l’on peut voir un paysage, celui dont la vue est la plus belle est presque toujours celui qui est le plus intéressant dans un raisonnement de tactique militaire. » Yves Lacoste
Pour profiter des charmes du Périgord pourpre, Véronique et Bernard Pouverel-Mure vous proposent un séjour à la Bigotie dans 3 chambres d’hôtes grand standing avec salles d’eau et wc indépendants. Chacune des 3 chambres exprime une personnalité qui lui est propre, spacieuse
et en harmonie avec les lieux.
Tarifs des chambres :
Dans un cadre naturel et historique, au cœur d’une propriété agricole, Véronique Pouverel Mure, botaniste, vous fera découvrir le verger de collection avec 40 variétés anciennes, d’origines locales, de poiriers, pruniers, de pommiers et cerisiers.
Au cœur du verger, 5 jardins clos, sont année après année, aménagés :
Depuis 2003 Véronique et Bernard Pouverel-Mure, passionnés de jardins, se sont lancés dans la folle aventure de faire revivre cette propriété de 5ha, représentative de l’histoire locale.
Quercus petraea Chêne rouvre (ou sessile) FAGACEES
Origines : régions tempérées de l’hémisphère nord,
présent partout sauf dans le midi,
30 m, âge estimé : 250 ans
Étymologie : du latin Quercus, qui proviendrait du celte “kaerquez”, “bel arbre” ; son nom grec, drus, est un terme générique pour désigner “l’arbre”.
Le Chêne est depuis toujours le symbole de la force et de la justice et beaucoup se sont protégé contre son large tronc et sous ses fortes branches noueuses.
Partout à La Bigotie, de vieilles variétés d’arbres fruitiers témoignent de l’authenticité de leur histoire en ce lieu, en haie sur les bords de parcelle ou en allée le long du chemin d’accès à la propriété, sans compter les énormes figuiers qui s’étalent dans la cour.
Le verger est la trame de fond de l’exploitation du jardin.
Plantées durant l’hivers 2003, 40 variétés locales anciennes de pommiers, de pruniers, de poiriers, de cerisiers… composent 4 secteurs dans le verger dont les fructifications, étalées sur plusieurs saisons, permettent au public de retrouver des saveurs peut-être oubliées…
Arbres remarquables :
Chêne rouvre pluricentenaire, tilleul centenaire,
chêne rouge d’Amérique…
Verger de collections : Plus de 40 variétés anciennes du sud ouest :
Arbustes : haies bocagères, charmilles,
40 variétés de rosiers anciens, Chlérodendron trichotomun, Lonicera fragantissima, Hydrangea quercifolia, Ligustrum japonicum « coriaceum », Sarcococca humilis, Viburnum davidii angustifolia, Staphylea pinnata, Salix tomentosa, Corylus avellana « Contorta »
Vivaces méditerranéennes et/ou résistantes à la sécheresse dont une collection d’iris de plus de 40 variétés.
Ouverture : pour les « Rendez-vous aux jardins » et sur rendez vous de Pâques à la Toussaint
Tarifs : 4 €, gratuit pour les moins de 16 ans
Entrée libre pour les « Rendez-vous aux jardins »
Types de visites : guidées
Durée moyenne de la visite : 1 heure
Documents disponibles : plan du domaine et plaquette de présentation des variétés fruitières
Classée Grand Site de France en 1991, Monpazier est considérée comme une bastide modèle parmi 300 bastides du Grand Sud Ouest. Son plan rectangulaire parfait se développe autour de la place des cornières entourée de maisons construites entre le XIIIe siècle et le XVIIe siècle. Elle reste la mieux conservée du Périgord
Fondée en 1284 sur l’initiative d’Edouard Ier en association avec Pierre de Gontaut, Seigneur de Biron, ce n’est que sous Charles V, à la fin du XIVe, qu’elle devient définitivement française.
A la fin du XVIe siècle, elle est l’un des haut lieux de la révolte des Croquants.
La ville forme un quadrilatère parfait de 400 m sur 220 m. Au centre, la place des Cornières est entourée de maisons construites entre le Moyen Âge et le XVIIe siècle.
Toutes les maisons de Monpazier présentaient à l’origine la particularité d’être de taille identique et séparées les unes des autres par d’étroits intervalles ou andrones pour éviter la propagation des incendies.
Notre coup de cœur
Le tertre ou tumulus sur lequel a été édifiée l’église Saint-Loup, préalablement lieu de peuplement néolithique, est devenu un site Gallo-Romain où un culte aurait été voué au dieu Mars, dieu de la guerre et des agriculteurs. Ce qui explique que la commune s’appelait MARSALESIUM jusqu’en 1249.
Le dieu MARS honoré par les Romains avait pour attributs le loup, le coq et l’épervier.
L’église Saint Loup, et l’allée couverte appelée L’Oustal del Loup témoignent de l’importance du Loup à Marsalès. Ainsi, le seul vitrail de l’église représente un loup stylisé.
A proximité des sites majeurs du Périgord, la vallée de la Dordogne, Les Eyzies, Bergerac, Sarlat, le château de Biron, l’abbaye de Cadouin (entre 20 et 50 km).
Nombreuses possibilités de promenades à pied ou en vélo (cartes et vélos à disposition) : chemins de randonnées balisés, GR36.
Sur la route des bastides, Villeréal, Beaumont, Villefranche de Périgord, Molières,Monflanquin.
(à moins de 30km).
Canoë, baignade : 25 Km.
Circuit de découverte des jardins remarquables en Périgord, nous consulter.
En adhérant au réseau voyages pour la planète nous nous sommes engagés à respecter les principes de l’écotourisme et du tourisme durable :
• Offrir une prestation de qualité et s’assurer de la satisfaction des visiteurs
• Réduire au maximum les impacts sur l’environnement (maîtrise des diverses sources de pollution, énergies renouvelables, nourriture bio…)
• Mettre en valeur les spécificités du patrimoine
• Favoriser les emplois locaux
• Cultiver un certain art de vivre : l’écologie n’est pas austère mais participe pleinement au bien-être.
• Sensibiliser les voyageurs aux petits gestes qui font la différence.
La Bigotie est située dans un site rural de grande qualité (sans pollution visuelle ni sonore), face à la Bastide de Monpazier classée
«Grand Site », dont les paysages sont protégés.
La Bigotie a été restaurée dans le respect de l’environnement et de l’histoire tant d’un point de vue architectural que dans l’emploi et la mise en œuvre des matériaux (pierres, chaux, parquets bois…), tout en faisant appel à des équipements pour une bonne maîtrise de l’énergie (panneaux solaires pour l’eau chaude sanitaire, chaudière gaz à haute condensation, poêle bois, ampoules à basse consommation).
Nous préservons et valorisons la biodiversité :
• Verger de collection en partenariat avec le Conservatoire végétal régional d’Aquitaine, réseaux de haies bocagères, mare écologique,
• Jardins d’oiseaux LPO,
• Techniques de culture respectueuses de l’environnement : Bois Raméal Fragmenté (BRF), compostage, paillage, récupération des eaux de pluies…
Nous sensibilisons nos hôtes à travers la visite commentée de la propriété, la mise à disposition de documentation et la découverte des produits locaux et des produits du jardin, notamment lors des petits déjeuners.
• Le Comité des Parcs et Jardins de France
• Le Conservatoire Végétal Régional d’Aquitaine recherche, sauvegarde et valorise le patrimoine végétal de la région Aquitaine.
• Les Jardins du Manoir d’Eyrignac
• Planbuisson : pépinière et jardin botanique
• Les jardins suspendus de Marqueyssac
• Terrasson, ville-jardin
• Les jardins de l’albarède
• Site de Louisa Jones - Auteur et journaliste Thèmes abordés : jardins, paysages, écologie, et cuisine.
• Artichaud > Liliane Janssens-Delanote
• Comité Départemental du Tourisme
de la Dordogne
• Pays des Bastides et Cités médiévales
• Office du tourisme de Bergerac
Office de Tourisme de Monpazier
Place des Cornières
24540 Monpazier
Tel: 05.53.22.68.59
Fax: 05.53.74.30.08
ot.monpazier@perigord.tm.fr
Train : ligne Bordeaux-Sarlat et Paris-Agen. Gare SNCF à Lalinde, Le Buisson, Villefranche du Périgord.
Avion : Aéroport de Bergerac (45 km/35mn) : Ligne vers Londres et le sud de l’Angleterre.
Aéroport de Bordeaux (180 km/2h30).
Voiture :
• Autoroute A61 sortie Agen direction Villeneuve-sur-Lot, Monflanquin
• Autoroute A 20, sortie Souillac, direction Sarlat / Autoroute A 89, sortie Mussidan, direc. Bergerac.
Distances des principales villes
Pour GPS :
• Longitude Est: 00°53’03’‘ 0.8842° 0.015432r
• Latitude Nord: 44°41’50’’ 44.6972° 0.780114r
• Altitude : 180 m
Accueil de pâques à la toussaint.
Pour l’organisation de votre séjour ou pour une
visite des jardins, n’hésitez pas à nous contacter, vos projets seront les nôtres.
Véronique et Bernard Pouverel-Mure
La Bigotie
24540, MARSALÈS
06 30 99 63 16
labigotie@orange.fr
1er août, jour officiel du basilic dans le calendrier républicain français….
Par le plus grand des hasards m’est arrivé par la poste de ce jour le livre de Madeleine Clémence-Jaquemaire, «Le pot de basilic » (1928). L’occasion était trop belle ! En voici le prologue :
« J’ai retrouvé le pot de basilic Vendée en Turquie et en Asie-Mineure, sur les fenêtres des maisons musulmanes et même sur les marches des mosquées. Quelle signification, quel pouvoir furent, au temps des lointaines aïeux, attribués à la petite plante aromatique, mais bien modeste, transportée, à la suite de quelles migrations, aux bords de l’Océan ? Comment un culte si désintéressé a-t-il pu résisté au temps ? Le basilic ne frappe pas les yeux par des dehors bien remarquables. Sa fleur est imperceptible. Il n’a pour lui que le parfum de sa petite verdure frisottée, un parfum qui n’est pas enivrant, mai splutôt piquant et tonique. Il n’a aucune utilité. Il ne peut même pas servir comme le thym ou l’estragon à relever le goût d’une sauce.
Cependant le basilic continuait dans mon enfance à compléter le décor du foyer paysan, à moins qu’on ne le vît, à la fraîcheur, sur la margelle du puits. Le dimanche, quand ils sortaient avec des hardes neuves, les garçons, le baséli au coin de la lèvre, s’en allait voir leur amoureuse, laquelle en avait glissé un brin sous la toile de sa chemise pour parfumer ses rudes appâts.
J’ai été surprise et charmée de rencontrer les traces du basilic à l’ombre du beau Rameau d’or de James G. Frazer…
Le basilic nous vient de l’Inde ancienne, dit-il « Il représente le jardin que le puits doit arroser. »
« Il n’est guère de famille hindoue qui se respecte qui n’en possède. Malgré son humble apparence cette plante est toute imbue de l’essence de Vichnou et de sa femme Lakshmi ; on l’adore tous les jours comme une divinité… Les femmes célèbrent son culte en tournant autour de la plante, en lui adressant des prières et en lui offrant des fleurs et du riz. Or, cette plante sacrée, incarnation de la déesse, est mariée chaque année au dieu Krishna, dans chaque famille hindoue. »…
Certes, en Vendée, le basilic ne jouissait que d’honneurs plus modestes. Aujourd’hui a-t-il encore des fidèles, c’est fort douteux. Notre siècle est incrédule et au bord de son puits, craignons-le, le dernier basilic sacré, sec comme une poignée de foin, est peut-être bien chu dans l’eau, la tête la première pour l’éternité… »
Comment ne pas remarquer, au printemps dernier, cette belle touffe de feuilles, vert sombre, compacte, qui émerge d’un carré de « méditerranéennes » ? Sans doute venue d’une prairie toute proche, elle s’est installée là, entre une germandrée et une sauge, sans demander d’avis à quiconque. Et elle affiche une telle vigueur qu’il ne viendrait à personne l’idée de l’arracher.
Arrivé l’été, après plusieurs mois de pluie, sa floraison a explosé. De beaux bouquets de capitules* roses avec leurs involucres* en forme de tonneau. Un vrai cadeau de la nature !
C’est une centaurée, une centaurée noire plus précisément. Autrefois Centaurea nigra L., elle est aujourd’hui regroupée dans le taxon des Jacées, Centaurea jacea subsp nigra. Elle est facilement reconnaissable à ses inflorescences dont tous les fleurons* sont courts et ramassés sur eux même, au contraire de beaucoup d’autres centaurées dont les fleurons extérieurs sont rayonnants, comme le bleuet, Centaurea cyanus.
Un genre très riche que les centaurées, proches des chardons et des cirses, mais au feuillage sans épine. Des centaurées nommées en référence au Centaure Chiron, mi-homme, mi-cheval, dont Homère dit de lui que c’est le plus sage des centaures. Passé maître dans l’art de guérir, il connaissait les vertus des simples. Maître d’Asclépios et précepteur d’Achille il tient une place importante dans la mythologie de l’Antiquité. Il est souvent représenté des plantes à la main, et nombreuses sont celles qui lui sont dédiées, pour la plupart vulnéraires, propres à la guérison des plaies ou des blessures.
La grande et la petite centaurée sont toutes deux des “herbes de Chiron”. Mais attention, là commence l’embrouille : si elles portent pratiquement le même nom commun, elles n’ont cependant rien à voir entre elles !!! La grande centaurée fait partie de la famille des Astéracées (Centaurea majus, syn. Centaurea centaurium, L.) alors que la petite fait partie de la famille des Gentianacées (Centaurium erythraea). Et pourtant la littérature leur attribue indifféremment la guérison de Chiron, dont Pline nous rapporte l’histoire : « la centaurée (Centaurea centaurium, L.) a, dit-on, guéri Chiron : le centaure maniait les armes d’Hercule, qu’il avait reçu chez lui, et il s’était blessé en laissant tomber une flèche sur son pied; aussi quelques-uns appellent-ils la Centaurée chironion. ». Si on retrouve la même version dans le « Bouquet d’Athéna » d’Hellmut Bauman, Pierre Lieutaghi dans son « Livre des bonnes herbes, » attribue, quant à lui, cette guérison à la petite centaurée. Pline précise encore que la grande centaurée a « tant de vertu pour réunir les plaies, qu’elle fait, dit-on, adhérer entre elles les viandes avec lesquelles on la met cuire. »
Il semble que la racine de la grande centaurée soit utilisée pour ses vertus fortifiantes, digestives, antiseptiques, calmantes, astringentes… et qu’elle puisse aussi, soulager les douleurs intestinales, ou les rhumatismes et les inflammations des yeux. L’eau de Jacée (Centaurea jacea) soigne les conjonctivites, ses jeunes feuilles se consomment en salades, et sa racine pouvait aussi se mâcher fraîche comme un bâton de réglisse… Elle procurait alors une sensation sucrée et rafraîchissante.
Mais pour moi, la plus belle et intéressante des vertus des centaurées, est d’être la plante hôte de nombreux insectes ! La Centaurée jacée est une des meilleures plantes mellifères de la prairie. Et plusieurs papillons la visitent. C’est le cas de la Mélité andalouse (Melitaea aetherie), l’Ecaille fermière (Epicallia villica) ou encore du demi-deuil (Melanargia galathea).
Quel émoi de voir s’envoler des dizaines de demi-deuils au moindre frôlement de ses inflorescences. Ils volettent en nuée autour de la plante pour se reposer aussitôt sur les fleurs, comme impuissants à s’en détacher. Savent-ils que dans le langage des fleurs la centaurée est le symbole du désir amoureux ? Belle illustration de ce symbole que cette parade nuptiale entre fleur et papillon !!! Et l’illustration ne s’arrête pas là… Excitée par le frôlement du papillon, la fleur de centaurée contracte brutalement les filets de ses étamines, projetant ainsi une partie de son pollen sur l’insecte. Les filets retrouvent peu à peu leur longueur initiale, après quoi, nous dit Aline Raynal, ils pourront répondre à une nouvelle excitation…
Et à voir le nombre de papillons qui volent autour des fleurs…
Petit lexique :
· Involucre : désigne une collerette d’écailles ou de bractées libres ou soudées ensemble à la base d’une inflorescence.
· Capitule : inflorescence constituée de fleurs serrées les une contre les autres, insérées sur un receptacle floral (ex : marguerite)
· Fleuron : se dit de chacune des fleurs tubulées réunies sur un seul réceptacle pour former un capitule.
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Baumann, H., Le bouquet d’Athéna, les plantes dans la mythologie et l’art grecs. Flammarion -1984
Lieutaghi, P., Le livre des bonnes herbes, Actes Sud -1999
Raynal-Roques, A., La botanique redécouverte, Belin - 1994
Qui s’intéresse encore au plantain ? Cette petite herbe commune, qui s’étale aux bords des chemins et dans les prés. Plantago, genre type de la famille des plantaginacées, qui regroupe 200 espèces sur tout le globe.
Connue de tous, on la piétine allégrement sans y prêter attention. La faute à ses inflorescences en massue et ses petites fleurs au calice herbacé, facilement reconnaissable, mais guère attractive ?
Et pourtant les plantains recèlent de nombreuses qualités. On peut même affirmer que c’est une plante aux vertus exceptionnelles !
Son nom latin Plantago, en dit long ! « Plantago », qui pousse sous la plante des pieds ? Le « White man’s foot »… Les plantains européens sont ainsi réputés pour être les premières plantes à s’être installées là où l’homme blanc est passé, voyageant grâce à leurs graines collées sous les chaussures.
Les plantains sont aussi réputés pour leur capacité à résister au piétinement, en plaquant au sol leurs rosettes de feuilles épaisses. Le Plantain corne de cerf (Plantago coronopus), ou pied de corneille, est même souvent le dernier à subsister sur les sols piétinés. Et vous pouvez facilement le vérifier…
Mais Plantago est aussi la plante qui agit ! Un remède majeur dans les médecines anciennes. Pour Pline l’ancien il soignait plus de 24 affections. Et pourtant qui connaît encore les propriétés adoucissantes, anti-inflammatoires et cicatrisantes de ses feuilles ? Appliquées mâchées, en cataplasme, elles sont réputées guérir toutes les plaies et piqures. C’est le sparadrap de la campagne ! Les bergers en mettaient même autrefois dans leurs chaussures pour soigner leurs ampoules …
Une décoction de ses graines aura, quant à elle, des propriétés ophtalmiques.
Et puis c’est une plante qui se mange ! Certains plantains, comme le Plantain corne de cerf ou le Plantain lancéolé, étaient autrefois cultivés pour leurs feuilles, consommées en salade. Ils sont cités comme plante potagère dès le XVIème siècle.
Et qui ne se mange pas qu’en salade… Les chardonnerets, entre autre, sont friands de leurs graines et les chenilles de plusieurs papillons, notamment la Damier du plantain (Melitaea cinxia), ou encore l’Ecaille du plantain (Parasemia plantaginis) s’en nourissent.
Le Plantain lancéolé (Plantago lanceolata), « Herbe aux cinq coutures », ainsi nommé car si on tire sur une feuille, on voit 5 fils qui résistent.
Plantain moyen, langue d’agneau, Plantain batard (Plantago média)
Plantain caréné ou Plantain à feuilles en alène (Plantago subulata), plante protégée en Région PACA.
Pied de lièvre (Plantago lagopus), un méditerranéen à inflorescence velue.
Un rayon de soleil apparaît à travers les nuages qui s’éparpillent et daignent enfin s’éloigner. Le temps se mettrait-il au beau ? La température grimpe instantanément comme pour le confirmer.
Alors dans les prés, tout un petit monde s’égaye. Papillons, araignées, souvent invisibles à l’œil inattentif, bourdons… s’activent dans les hautes herbes des prairies pas encore fauchées. Les uns font des provisions, les autres préparent un nid, d’autres encore profitent pleinement de leur saison des amours… Le bonheur quoi !
Le mot « biodiversité », souvent employé un peu à la légère, prend ici tout son sens !
“Flora parisiensis, ou description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris” M. Bulliard - Paris 1777
On l’appelle piloselle, un joli nom ! Et quand on la voit, avec ses feuilles couvertes de fins poils qui piègent la rosée, on comprend pourquoi !
On l’appelle aussi “Oreille de souris”, “Herbe à l’épervier” ou Veluette, et en latin « Hieracium pilosella ». Une légende dit que les oiseaux de proie, dont l’épervier (Hierac en grec), en mangeaient les graines pour améliorer leur vision.
Au premier abord c’est une plante commune et discrète, avec des feuilles en rosette, plaquées au ras du sol. Rien, dans sa silhouette, ne l’enclin à occuper le devant de la scène… Alors pourquoi tant d’intérêt manifesté aujourd’hui à son propos ?
C’est la faute (ou plutôt grâce) aux jardiniers-écologues, à ceux qui cherchent par tous les moyens à se passer des herbicides dans le jardin.
Car cette petite astéracée aux inflorescences jaunes, qui s’étale en déployant des stolons tout autour d’elle, dans les endroits plutôt secs et ensoleillés, n’aime pas beaucoup la concurrence. C’est même une asociale… Elle s’ingénie donc à éliminer tout ce qui voudrait pousser autour d’elle… Une plante herbicide ! Pour cela, ses racines sécrètent des toxines histoire d’inhiber le système racinaire de ses voisines. Au cas où cela ne suffirait pas, elle développe aussi des propriétés anti germinatives… On appelle cela de l’allélopathie ! Ses concurrentes ainsi écartées, elle peut se déployer à l’aise en couvre sol…
Voilà ce que l’on appelle une plante à haute valeur écologique ! Préconisée aujourd’hui comme alternative au gazon* !
*Les alternatives au gazon, Olivier Filippi, Actes Sud 2012.
C’est le matin du 24 juin, jour de la nativité de Saint Jean Baptiste.
Ce matin là, il est de tradition d’aller à la cueillette des “herbes guérisseuses”. Au cœur du solstice d’été les forces de la terre sont en effet réputées à leur apogée et les plantes bénéficient de cette force. Liées au rituel de l’aube, celles-ci doivent être cueillies avant le lever du soleil, couvertes de rosée. Certains disent même en marchant à reculons, et de la main gauche…
Toutes ces plantes sont ensuite bien séchées pour être conservées toute l’année ou montées en bouquets, croix ou couronnes et mises au fronton des portes afin de porter bonheur ou dans les trous des serrures afin d’éloigner les maléfices.
Les plantes de la Saint Jean, aux noms évocateurs de leur usage, sont à la base au nombre de 7:
Et aussi :
On peut ajouter à cette liste d’herbes de la Saint Jean leurs nombreuses cousines d’été, avec des variantes en fonction des régions comme l’aubépine, la bourrache, la camomille, la chélidoine, l’épervière, le fenouil, l’hysope, l’immortelle, la lavande, la marjolaine, la mauve, la mélisse, la menthe, le myrte, la pimprenelle, le pissenlit, le plantain, la reine des près, le romarin, le serpolet, le souci, le thym, la verveine…
Les maux traités par ces plantes, principalement des blessures et des plaies ou des maladies nerveuses, témoignent de l’ancienneté de cette coutume, issus d’époques où les guerres, les conditions d’hygiène mais aussi la dureté de la vie quotidienne, affectaient gravement la santé des gens.
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Article inspiré d’une chronique des « Conversations sur l’herbe », édition Ateliers Baie, mai 2013.
A voir aussi le Jardin des herbes de la Saint Jean, dans le jardin des migrations au MUCEM, Marseille.
On connaît tous les trèfles, au moins celui à quatre feuilles (ou plutôt à quatre folioles), une mutation du trèfle blanc, Trifolium repens, l’espèce la plus commune dans nos pelouses. Qui n’a pas exploré, à quatre pattes, le nez dans l’herbe, les pelouses d’un jardin dans l’espoir de découvrir l’oiseau rare (en l’occurrence, la plante rare) ? Mais les chances d’en trouver sont bien minces, de l’ordre de 1/10 000 … Le trèfle à quatre feuilles est un de nos porte-bonheur préféré. Comme pour les trois cyprès de bienvenue à l’entrée des bastides Provençales, chacune des « feuilles » du trèfle a une signification précise. L’une étant la renommée, les trois autres la richesse, l’amour et la santé.
Dans nos jardins aussi, les trèfles sont précieux, et par chance un grand nombre d’espèces sont à notre disposition. Le Trèfle à feuille étroite, Trifolium angustifolium, le Trèfle des champs, Trifolium arvense, le Trèfle étoilé, Trifolium stellatum, le Trèfle rampant, Trifolium repens, le Trèfle tomenteux, Trifolium tomentosum….
Trèfle à feuilles étroites
Trèfle étoilé
Trèfle champêtre
Trèfle blanc
Olivier Filippi, dans son ouvrage sur les alternatives au gazon, nous propose d’utiliser le Trèfle porte-fraise (Trifolium fragiferum) comme couvre-sol. Un robuste de culture facile et à croissance rapide la première année. Peu exigeant sur la nature du sol, il peut être planté dans un gazon existant pour faire évoluer un gazon traditionnel vers une pelouse plus naturelle moins exigeante en eau.
Un des grands intérêts des trèfles, comme toutes les plantes de la famille des Fabacées (autrefois les Légumineuses) est leur capacité à fixer l’azote atmosphérique grâce à des bactéries symbiotiques (Rhizobium) présentes dans des petits renflements, des nodosités, au niveau de leurs racines.
Mais les trèfles sont aussi de précieux alliés pour la biodiversité du jardin. Ils peuvent abriter une vingtaine de chenilles de papillons comme celle de l’Azuré du trèfle (Everes argiades), du Souci (Colias crocea) ou de la Zygène du chèvrefeuille (Zygaena lonicera).
D’autres avantages encore ? Pline l’ancien, dans son Livre XXI, traitant de la nature des fleurs et des guirlandes, nous en dit ceci : « On regarde, je le sais, le trèfle comme excellent contre les blessures des serpents et des scorpions, la graine à la dose de vingt grains dans du vin ou de l’oxycrat, ou bien la feuille ou l’herbe tout entière en décoction; et on assure qu’il se se voit jamais de serpents dans le trèfle. Des auteurs célèbres, je le sais encore, ont prétendu que le trèfle que nous avons appelé minyanthes est un antidote universel, à la dose de vingt-cinq grains seulement ; sans compter beaucoup d’autres propriétés médicinales qui lui sont attribués. Mais ces opinions sont contrebalancées dans mon esprit par une autorité très imposante : le poète Sophocle dit que cette plante est vénéneuse.
Le médecin Simus, de son côté, assure que la décoction ou le suc versé sur le corps cause le sentiment de cuisson qu’éprouvent les personnes blessée par un serpent, auxquelles on applique le trèfle. Je pense donc qu’il ne doit être employé que comme contre-poison : peut-être, en effet, le venin en est-il contraire à celui qu’il s’agit de combattre, phénomène qu’on a observé dans beaucoup d’autres cas. Je remarque que la graine du trèfle à petites feuilles, réduits en onguent pour le visage, est utile aux femmes pour entretenir la fraîcheur de la peau. »
A tester assurément…
Voilà une petite plante des bords de champs, que l’on connaît vaguement, mais qui mériterait que l’on s’y intéresse un peu plus.
On trouve cette herbacée partout en France, sur les talus et bords de chemins. Les fleurs du silène enflé, s’épanouissent d’avril à septembre. Elles sécrètent en soirée un abondant nectar dont raffolent les papillons de nuit qui le pollinisent.
Autrefois, d’octobre à avril, avant qu’il ne fleurisse, les jeunes feuilles du silène étaient cueillies pour être consommées en salade. Leur goût sucré rappelant un peu celui du petit pois…
Il est de la famille des Caryophyllacées. Une famille qui nous offre un grand nombre de plantes de jardin, les lychnis ou coquelourdes, les saponaires, le Céraiste cotonneux ou corbeille d’argent, les gypsophiles, sans oublier les oeillets les plus connus certainement de la famille.
A observer cette fleur un peu étrange, le lien avec Silène, le compagnon de jeu de Bacchus, représenté toujours ivre et le ventre bien rond, saute vite aux yeux !
Il semble que ce soit la comparaison anatomique qui ai inspiré les botanistes pour nommer cette plante, dont le calice est lui aussi boursouflé. En particulier le Silène enflé, Silene vulgaris, autrefois Silene inflata, le “pétarel” provencal, ou “cracinèl” languedocien.
Ces dénominations régionales rappellent, quant à elles, que les enfants l’utilisent comme un pétard, jeu bien modeste, certes, mais toujours amusant. Il suffit pour cela de faire éclater – ou craquer - la fleur en pinçant son orifice, pour emprisonner l’air, avant de le frapper brusquement sur le dos de l’autre main.
Rabelais, dans le prologue de Gargantua, nous enseigne aussi que “les Silènes étaient jadis de petites boîtes comme on en voit à présent dans les boutiques des apothicaires et sur lesquelles étaient peintes des figures amusantes et frivoles et autres images semblables, pour inciter les gens à rire, à l’instar de Silène, maître du bon Bacchus. Mais à l’intérieur, on conservait de précieux ingrédients comme le baume, l’ambre gris, l’amome, le musc, la civette, les pierreries et d’autres choses de grande valeur …
Pour le dixième anniversaire de la plantation du verger de la Bigotie, fêté à l’occasion des Rendez vous aux jardins, la conteuse Marie Odile Dumeaux a ensoleillé la visite des jardins part ses contes pétillants, en occitan teintés de français. Une centaine de personne tout au long de la journée, a ainsi pu apprécier ces petites histoires, tantôt drôles, tantôt tristes, tantôt absurdes, mais toujours tellement belles et touchantes !
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